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17 décembre 2006

"Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans"

Communiqué de presse du 11 décembre 2006


"Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans"
Le débat scientifique et de société a porté ses fruits


L'Inserm vient d'annoncer une refonte de ses méthodes d'expertises dans le domaine de la santé psychique. Le débat scientifique et de société impulsé par "Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" a donc porté ses fruits.

Face à l'ampleur du mouvement, le ministre de la santé avait chargé l'INSERM d'organiser un colloque<. Celui-ci, intitulé « Trouble des conduites : de la clinique à la recherche », s'est tenu le 14 novembre dernier à Paris.
L'Inserm y a fait son "mea culpa".
Dans sa conclusion, le porte parole de l’Inserm a annoncé que les méthodes de travail des expertises Inserm dans le domaine psychique seront revues. Il y aura, notamment, prise en compte de la diversité des approches épistémologiques et pratiques, comme de l'expérience des acteurs de terrain et de l’apport des sciences humaines et sociales concernées par les problématiques considérées. "La multidisciplinarité est une condition d'une démarche éthique et scientifique", a considéré Jean-Claude Ameisen, président du comité d'éthique de l'Inserm. Jean Marie Danion, professeur de psychiatrie à Strasbourg, directeur de l'unité Inserm 666 et porte parole de l'Institut précise : "Désormais lorsqu'une expertise aura de fortes implications sociétales, comme celle-là, nous demanderons aux professionnels de terrain de nous faire des propositions sur les noms d'experts à consulter. Puis, à l'issue de ce travail, mais avant sa publication, nos interlocuteurs y auront à nouveau accès, afin de ne pas donner l'impression d'un texte détenteur d'une réalité intangible. Il nous faut également rejeter toute approche sécuritaire, en étant d'une vigilance sans faille vis-à-vis des risques de récupération politique".

Il aura fallu un an de travail et d'action du collectif "Pas de 0 de conduite pour les enfants de 3 ans" pour aboutir à cette prise de conscience.

Fin 2005, l'Inserm publiait une expertise sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent ». Elle établissait une corrélation abusive entre des difficultés psychiques de l’enfant et une évolution vers la délinquance. Elle préconisait le dépistage de ce qui était appelé « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge.
Au même moment, un plan gouvernemental de prévention de la délinquance apparaissait. Il prônait notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance.

Janvier 2006, l’appel « Pas de conduite pour les enfants de trois ans » était lancé. Il s'élevait contre les risques de dérives des pratiques de soins, notamment psychiques, vers des fins normatives et de contrôle social. Il refusait la médicalisation ou la psychiatrisation de toute manifestation de mal-être social. Il engageait à préserver, dans les pratiques professionnelles et sociales, la pluralité des approches dans les domaines médical, psychologique, social, éducatif… vis-à-vis des difficultés des enfants en prenant en compte la singularité de chacun au sein de son environnement. Il appelait à un débat démocratique sur la prévention, la protection et les soins prodigués aux enfants.

L'appel était très vite porté par près de 200 000 signataires. Le débat scientifique et de société prenait alors une ampleur sans précédent, témoignant massivement d’un double refus :
- refus d’une prévention prédictive, du déterminisme et du conditionnement : à trois ans, tout n’est pas joué ;
- refus de voir la politique de sécurité s'emparer, à travers un projet de loi sur la prévention de la délinquance, des domaines qui relèvent de la politique de santé, notamment de ce qui a trait au dépistage précoce dans la sphère psychique.

Juin 2006, "Pas de 0 de conduite" publie son premier ouvrage et organise un débat national poursuivant la critique du rapport Inserm et dénonçant sa récupération politique(1).

Le gouvernement annonce alors le retrait de l'article sur le dépistage précoce du projet de loi prévention de la délinquance et renonce à l'idée d'un carnet de comportement dès la maternelle. Le dépistage précoce d'un trouble psychique chez les touts petits est déconnecté de la législation sur la délinquance.

Dans le même temps, la validité scientifique de l’expertise de l'Inserm est de plus en plus contestée par l’immense majorité des professionnels concernés, par de très nombreux chercheurs et par de larges secteurs de l’opinion publique et des familles. Notamment, la pertinence de la notion même de "trouble des conduites".

Lors du colloque Inserm du 14 novembre 2006, devant le ministre de la santé et le directeur de l’Inserm, c'est quasiment à une contre-expertise collective sur la question du dépistage des troubles des conduites de l'enfant que se sont livrés tous les grands noms de la pédopsychiatrie française, et des pédiatres, psychologues, sociologues, épidémiologistes...
(cf. le programme et la liste des intervenants du colloque sur le site de Pasde0deconduite). Xavier Bertrand, ministre de la santé, a déclaré : "C'est la souffrance de l'enfant qu'il faut s'attacher à traiter". Il a plaidé pour un dépistage précoce, mais estimé que "toute association systématique entre troubles du comportement et délinquance est infondée". Regroupant les professionnels de la pédopsychiatrie, de la psychologie, de la santé et de la petite enfance, des chercheurs et des familles, ce colloque a dégagé un rejet quasi unanime à l’égard des préconisations de dépistage précoce de la délinquance, d'un dépistage centré sur les seuls symptômes visibles, d'un contrôle des familles et d’une approche sécuritaire des difficultés de santé. Tous les professionnels se sont accordés sur la nécessité d'une prévention globale des troubles, dans le respect de l'humanité et de la singularité de l'enfant comme de sa famille. Ils ont mis en valeur la notion d’accompagnement.
Aujourd'hui, un demi-million d'enfants sont suivis en psychiatrie publique, autant en CMPP (consultation médico-psycho-pédagogique) et en libéral. Mais tous s'accordent pour déplorer les listes d'attente interminables et le manque de moyens pour démarrer une prise en charge, une fois les premiers troubles détectés.

Ainsi, en moins d’un an, toutes les énergies mobilisées autour de Pasde0deconduite auront permis d’obtenir un double succès, sur le plan des enjeux scientifiques et de société, mais aussi sur celui des pratiques professionnelles de prévention dans le champ de la santé et de la petite enfance.

Les près de 200 000 signataires de l’appel Pasde0deconduite restent mobilisés, à l’heure où les fondements du secret professionnel, gage de l’efficacité et de l’éthique des pratiques de prévention, sont remis en cause par le projet de loi de prévention de la délinquance. Son article 5 prévoit toujours une mesure de levée obligatoire du secret professionnel dans le cas de personnes « présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles » au profit du maire de la commune.

Le collectif Pasde0deconduite saura dénoncer les initiatives de fichage d’enfants en difficulté, dont la presse s’est fait l’écho, et qui pervertissent les pratiques de prévention.
Il saura aussi rester vigilant sur les contenus et l'éthique des productions scientifiques et des rapports officiels dans le domaine de la santé psychique de l’enfant et de la prévention.

Le deuxième ouvrage collectif de Pasde0deconduite vient de paraître, il rend compte de l’ensemble de ces enjeux, présentés lors du colloque que le collectif a organisé le 17 juin 2006(2).

Nous avons bien avancé, mais l'action et la vigilance sont de mise :
d'autres rapports, d'autres lois concernant nos enfants sont en cours…

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1 décembre 2006

VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2006

Ce matin, j'ai besoin d'aller me "dérouiller le bassin".
Déja dans la nuit, je me sentais comme rouillée à ce niveau là, bizarre, c'est la première fois que j'ai cette sensation, mais bon, des sensations nouvelles, j'en ai expérimentées quelques unes depuis que je suis enceinte!
Donc, ce matin, c'est un besoin impérieux de me dérouiller le bassin qui me presse...
Malgré mes bonnes résolutions, cela fait quelques jours, une bonne semaine en réalité, que je ne suis pas allée marcher.
J'aurai été nager avec grand plaisir, mais malheureusement le temps ne s'y prête pas depuis quelques mois, c'est l'hiver, et je suis trop frileuse pour me baigner quand l'eau est froide!
Me voici donc sur la promenade Vernier en train de marcher, dans le vent, à l'ombre des cocotiers, le soleil brille, il fait bon... le lagon est superbe, j'aime admirer ce paysage, j'ai la musique de chez moi dans les oreilles, j'écoute Baster... "la Réunion lé zolie!".
Stéphane dort. Non, il n'a pas travaillé cette nuit, mais il a fait la fête et est rentré bien tard. Je devais venir avec lui, resto puis sortie avec des copines, mais au dernier moment, je ne l'ai pas senti, et j'ai préféré rester à la maison me reposer. C'est que mon bidon est bien gros, et je suis un peu au ralenti depuis quelques semaines, je vais "à mon rythme"! En fait, je vais au rythme que m'impose ce petit bout de chou qui pousse en moi!
Je pense à tout ce que j'ai fait ces derniers jours pour tout préparer pour l'accouchement. Pour que tout soit prêt. Le matos spécifique pour l'accouchement à la maison, la chambre de bébé... la liste de naissance est bouclée, ça y est, j'ai regardé les cartons pour les faire parts... et mille et une choses encore... Et puis je pense à hier où nous avons été à la clinique Magnin voir 3 bébés qui sont nés lundi : Yuna, la petite d'Anne ; Iban, le petit de Peggy et Sébastien ;  et Nina, la petite de Christophe et Marie. Tous les trois le même jour et au même endroit! c'est marrant! c'est la semaine bébés! Ce soir c'est la pleine lune, il y a sûrement un rapport!
Bref... sur la promenade Vernier, comme toujours, je pense et je rêve, mais pour la première fois, j'invente des exercices de "dérouillage de bassin"!
Cette promenade me fait du bien.
Avant de rentrer à la maison, je passe à l'OPT récupérer un colis envoyé par la mère de Steph. Je sais ce qu'il y a dedans : mon bouquin sur l'allaitement, la bible sur le sujet d'après plusieurs copines qui sont ou ont été de "grandes allaiteuses".
J'ai demandé à la mère de Steph de me l'envoyer car il n'y en a aucun exemplaire à Nouméa (j'ai fait toutes les librairies!) et si on le commande, cela prend au grand minimum 3 semaines pour arriver... c'est trop long, je suis censée accoucher le 27 septembre, dans... 19 jours.
C'est donc toute contente que je rentre avec le colis attendu! Et comme d'habitude, nous avons été gatés par les parents de Steph! le colis est rempli de cadeaux pour notre bébé! des petits habits, des petites lunettes, des peluches...!!!
Je me jette sur le livre sur l'allaitement : c'est que je tiens à réussir mon allaitement, et je veux être prête pour le jour de l'accouchement, car je sais que tout se joue dans les premiers jours, les premières heures... je lis, je lis, je dévore le bouquin!
Steph me dit que j'ai le temps de le lire, et que là, il irait bien chercher de l'eau à la source du Mont Dore... OK, on y va!
Au retour, nos bouteilles bien remplies d'eau pure, nous nous arrêtons, passage obligé, à la ferme de St Louis pour boire l'un de leur si délicieux milk shake!
En rentrant, je sens que j'ai besoin d'une séance de yoga (spécial femme enceinte, je pratique au moins 2 fois par semaines depuis environ 2 mois, j'aime beaucoup, c'est très apaisant, relaxant).
Steph décide de dormir un peu pour récupérer de sa nuit de fête.
Je m'installe : mes feuillets avec les positions de yoga, les tapis, le manou dessus, je me met en tenue (c'est à dire en tee shirt/culotte!), tout est prêt, il est 18 heures pile poil, je m'assoie pour débuter la séance, et là... ... ... je fuis...
Oups, je fuis...!!!

Que se passe-t-il ?? Je me précipite aux toilettes, le liquide coule entre mes jambes, je deviens incontinente ?? je réfléchi très vite, ça ne peut être que les eaux, je perds les eaux ??  Assise sur mes toilettes, je regarde la couleur : claire comme de l'eau de roche, l'odeur ? pas d'odeur spéciale, ce n'est pas du pipi en tous cas, mince je perds les eaux ?? mais où est ce que j'ai mis mes serviettes hygiènique ?? je cherche dans la salle de bains, je ne trouve pas, je cherche dans la commode du bébé, où nous avons rangé tout le matériel nécessaire à l'accouchement à domicile, je ne trouve pas, et je continue à fuir, mais bon sang, où est ce que je les ai mises!!! je ne veux pas en mettre partout!! je mets du sopalin en attendant, ça continue de couler, je suis speed, et je me sens confuse, ça se bouscule dans ma tête... aouh... je perds les eaux... ça veut dire que je vais accoucher...!!! Accoucher ??!! mais c'était prévu pour le 27, on est le 8!! je vais accoucher ??!! bon, il faut que je le dise à Steph... je ne trouve toujours pas ces fichues serviettes, mais où est ce que je les ai mises ??
Je repense au dernier mail de Fred qui date d'il y a 2 jours, justement sur la rupture de la poche des eaux : vérifier la couleur, l'odeur... bon, ça, je l'ai fait, c'est impeccable... si les eaux étaient colorées il y aurait un soucis avec bébé, mais non, elles sont incolores, c'est bon signe... bébé... bébé! ti'baba, mon ti'baba!! je caresse mon ventre, mon ti'baba, tu es là, tu as décidé que c'est pour maintenant ?? Soit. C'est le deal qu'on a passé ensemble, tous les deux : quand tu es prêt, quand tu veux : tu sors, et moi, je serais prête à t'accueillir. Donc je suis prête. Oui, je suis prête.

Je vais voir Stephane et lui demande : "euh... Steph... qu'est ce qu'il nous reste à faire avant l'accouchement, pour que tout soit prêt ?" Je me cache un peu derrière la porte parceque je suis toujours sans culotte avec mon sopalin entre les jambes! "parceque... euh... je fuis... euh, je crois que je perds les eaux...!". Là, il fait un bon sur le lit!! "hein ? les eaux ? tu perds les eaux ??" (tiens, il n'a plus sommeil! d'un coup!)
Et là, c'est partit. J'avais rangé mes serviettes en haut de l'armoire, je m'en souviens maintenant, il me les attrape, bon, voila une bonne chose de faite.
Le ménage n'est pas fait... nous avions prévu de le faire demain, mais là, ça ne peut pas attendre. La maison doit être propre pour accueillir ti'baba.
J'ai comme des petites douleurs de règles. Je pensais que normalement, tout le ventre se contractait ? mais je sais que ce sont tout de même des contractions que je ressens vu que j'ai perdu les eaux et que je n'ai jamais ressenti cela auparavant... chez moi, cela se localise dans le bas ventre, juste sur le col de l'utérus c'est tout!...

Pour l'instant, je prépare plein de choses, je m'active : je range la chambre de bébé, je prépare ses petits habits, les premiers qu'il mettra, je range la cuisine, je vérifie que ma selection de musique (que j'ai nommé "douceur") est bien prête à l'emploi, je range avec Steph notre chambre où aura lieu l'accouchement, nous mettons l'alèse, les absorbex... je met des cousins sur la fenêtre où je pourrais m'appuyer, avec vue sur la mer... et puis je vais marcher un peu dans le jardin, je regarde la mer, le ciel, les cocotiers, les pins colonaires, j'écoute le bruit des vagues, les oiseaux... euh, là, je n'entend plus les oiseaux, mais le bruit de l'aspirateur!
Et oui, pendant ce temps, Steph fait le ménage, et puis il rentre la "piscine" qu'Emilie et René nous ont prêtée pour l'accouchement, et qui est en réalité un abreuvoir à chevaux! Comme nous n'avons pas de baignoire, et que prendre un bon bain pendant le travail soulage et facilite l'ouverture du col... Steph trouve un système de branchement pour l'alimenter en eau chaude, nous avions décidé pour cela d'installer l'abreuvoir dans la cuisine... Steph bricole! c'est presque une première! C'est un moment important, il joue pleinement son rôle, celui de l'homme qui participe à fond à l'accouchement. En fait, nous disons toujours notre accouchement, nous serons 3 à le vivre, ti'baba, moi bien sûr, et Steph. Et Fred aussi, qui nous aidera, elle sera là pour vérifier que tout se passe bien, et dans ce cas, elle n'interviendra pas trop. C'est comme ça que c'est prévu!

D'ailleurs, Steph veut qu'on l'appelle tout de suite. Il pressent que ce sera rapide.
Moi, je ne suis pas pressée, je lui lit son dernier mail sur la perte des eaux, où elle note de ne l'appeler que quand les contractions sont franches. Pour l'instant, je n'ai pas mal, et je ne suis pas inquiète du tout, alors je me dit qu'on peut attendre encore! on a largement le temps, une longue nuit débute seulement, et notre bébé viendra au monde le 9 septembre!
J'ai envie de vomir... ben mince alors, si j'ai des nausées, je ne pourrais pas manger de nutella (que maman m'a envoyé). J'avais prévu de me faire des tartines pour me donner des forces pendant l'accouchement car le nutella a toujours eu un effet magique sur moi!
Steph insiste pour appeller Fred puis il le fait, ça le rassure. Il est 19h.
Ils conviennent ensemble qu'il la rappelle d'ici une heure.
Je suis maintenant appuyée contre la fenêtre de la chambre, sur mes cousins, les contractions sont un peu plus fortes.
A partir de là, je pars un peu, je suis de plus en plus dans mon monde, la réalité se distend et je n'ai plus de notion de temps "objectif".
Steph allume des bougies... tout est prêt.

J'essaie d'appeler ma mère pour lui dire que le travail a commencé, qu'elle m'envoie des ondes positives, mais à chaque fois que je compose le numéro, une contraction arrive... je recommence 3 ou 4 fois à composer ce numéro puis j'abandonne. Je voulais appeler mon père aussi, mais tant pis, là, je dois me concentrer, me recentrer.
Je ferme les yeux, je repense aux séances de préparation à l'accouchement naturel, et quand une contraction arrive, mon esprit est dans mon corps, je vois ti'baba, il descend, je l'aide à descendre, je lui trace le chemin, je vois mon col, je le fais devenir mou, tout mou, se rapetisser comme un col roulé. Je ne veux surtout pas que ça bloque, alors je me concentre à chaque fois sur mon col, je reste bien détendue, je respire amplement par le ventre et toute mon énergie est dans l'aide à mon bébé à cheminer sans encombre, oui, je suis prête, tu peux venir, fais ton chemin, je suis là et je te l'ouvre...

Presque jusqu'à  la fin, à chaque contraction, je suis dans cet état d'esprit là, c'est même plus qu'un état d'esprit, carrément un état global, qui engage autant l'esprit que le corps, tout mon être en réalité.

Il fait nuit, l'ambiance est tamisée et jolie, à la lueur des multiples bougies que Steph a mis un peu partout dans la chambre, je suis maintenant allongée sur le lit, sur le côté, je cherche la position la plus confortable.

J'entend toc toc... et je vois Fred qui arrive avec son grand sourire et ses cheveux blond, ça me fait plaisir de la voir!
ça y est, nous y sommes! le jour J!
Finalement, Fred n'a pas attendu le coup de fil de Steph, elle a décidé de venir. Il est 20h.
Elle me demande comment ça va, je lui répond "bien, mais ça fait un peu mal, quand même!", ça la fait sourire!
Elle m'examine et nous sommes surprises : je suis déja à 3 ou 4 centimètres de dilatation! c'est bien!

Les contractions sont de plus en plus douloureuses. Pour l'instant, je suis "bien" allongée. On peut discuter un peu entre deux contractions, mais lorqu'il y en a une qui arrive, il me faut le silence. Pour que je sois bien concentrée, bien dans mon corps, j'ai besoin de silence.
Plusieurs fois, Steph me propose de mettre de la musique mais non, vraiment non, merci, j'ai besoin de silence.
Je sens la présence de Steph et de Fred, je suis bien entourée, je le sais, et cela me fait de bien.
Je suis complètement dans ma bulle, le temps est suspendu. Je vis au rythme des contractions.
Elles sont de plus en plus douloureuses. Mais j'ai confiance, et je suis sereine car je sais que je peux gérer la douleur.
Je l'accepte cette douleur. Je ne lutte pas contre elle, je l'accompagne.
Je pense beaucoup à Manu... lui qui a appris à gérer des douleurs extrèmes, je puise dans son expérience une grande force.

J'ai les jambes qui tremblent (mais ce n'est ni le froid ni la douleur), mais quand une contraction arrive, elles ne tremblent plus, je suis concentrée, je me sens sereine, j'ai toujours su que je peux le faire, je le fais.
Je visualise toujours l'intérieur, l'utérus, bébé qui descend, un soleil qui tourne sur le col pour l'ouvrir, le col, tout mou, tout mou, accepter de laisser sortir mon bébé, ne pas le retenir en moi, même si j'adore être enceinte, et c'est dur de se séparer de lui, nous ne faisions qu'un, mais c'est le moment, il faut se séparer, il veut sortir, il veut naître, c'est le moment, je dois l'aider à trouver le chemin.
Je le sens parfois bouger, il va bien. Il est là, toujours là, en moi, mon bébé...

Fred et Steph me proposent un bain, je suis partante.
Je me plonge dans l'eau chaude, ça fait du bien... je flotte, je me sens plus légère, et j'adore cette sensation enveloppante de l'eau...
Fred me glisse une serviette sous la tête.
Les contractions sont de plus en plus fortes.
Je sens toujours la présence bienveillante, rassurante de Stephane. Je l'entend parfois parler doucement avec Fred, je ne sais pas ce qu'ils se disent mais leurs voix sont douces et chaudes. J'ai les yeux fermés et je flotte. J'essaye de ne pas me crisper lorsqu'une contraction arrive, de rester détendue, de bien respirer, et je continue à visualiser mon col, ouvre toi Sésame, ouvre le passage à la vie, à mon enfant...

Fred veut écouter, comme elle le fait régulièrement, le coeur de bébé.
Mais cette fois, son doppler prend un peu l'eau, et dorénavant, il ne fonctionnera plus bien...
Pour l'instant, tout va bien, nous savons que le coeur de bébé bat parfaitement bien.

Fred me demande de sortir de l'abreuvoir. Steph m'aide, ouh la la, c'est dur de se lever, et puis de ne plus flotter, je suis très lourde!!
Nous nous installons sur le lit. Fred m'examine, je suis à 8 centimètres, c'est bien, ça progresse vite!

Les contractions s'intensifient encore, et je recherche la position la moins douloureuse, en m'aidant de Steph. Nous essayons quelques positions assez "fantaisistes", comme : lui assis, moi à genoux, penchée sur son épaule, mes bras dans son dos... je dois lui faire mal, à son dos... tant pis...
Je ne sais plus, je suis comme shootée, complètement ailleurs... je sais simplement que j'aimerai que ce soit bientôt fini...
Fred essaie plusieurs fois d'écouter le coeur de bébé, mais son doppler ne fonctionne vraiment plus.
Elle m'examine pour essayer de déterminer la position de bébé. Pour cela, je dois me mettre sur le dos, ce qui n'est pas très facile, ça fait mal, mais une fois que j'y suis, ça va...
A priori, bébé n'aurait pas la tête fléchie. Il ne serait donc pas encore dans la bonne position pour sortir.
Je sens une tension qui grandit autour de moi.
A chaque contraction, j'ai envie de pousser. Alors je pousse, mais bébé n'est pas encore assez bas!
Le fait que bébé ait encore la tête droite n'est pas un problème en soi. Avec un peu de temps, il se positionnera. Ce qui embête Fred c'est de ne plus pouvoir être sûre qu'il va bien, ne plus pouvoir écouter son coeur.
Je suis à dilatation complète, 10 centimètres.
Steph me soutient, physiquement, je dois lui broyer les os... tant pis... j'ai mal...
Fred m'encourage à faire descendre bébé, à bien pousser, elle aimerait que ce soit rapide maintenant.
Il y a un bon moment de flottement... les contractions s'enchaînent... entre deux, je demande à Fred si elle est inquiète... je sais qu'elle l'est, elle a le visage tendu. Elle me répond que oui, un peu... fichu doppler... on parle de terminer à la maternité...
La decision est prise, personne ne veut prendre de risque, allez, on part.
Steph et moi avions pris la décision d'aller à la maternité de Magenta s'il y avait un soucis car là bas, il y a tout le plateau technique, contrairement aux cliniques. Il n'y a pas de raison qu'il y ait un problème, mais c'est plus sécurisant de partir tout de même, pour être sûrs que bébé va bien, jusqu'au bout.
Bon, allez, on y va.
Je m'habille avec difficulté...
Pendant ce temps, Fred appelle la maternité pour prévenir de notre arrivée...
On est dans la voiture Steph et moi, nous suivons Fred...
Steph est partagé entre son envie de vite vite arriver à la maternité et mon besoin impérieux d'avoir le moins de secousses possibles... j'ai mal...
il faut aller doucement... chaque bosse, chaque trou sur la route me fait mal...
Je ne peux pas m'assoeir, je suis sur les mains... les contractions sont rapprochées, j'en ai 3 ou 4 pendant le trajet, et avec le stress du départ, et le fait de ne pas pouvoir mener notre projet jusqu'au bout... ce n'est pas facile... je suis un peu moins zen!
Allez, je dois me concentrer... me détendre... respirer... accepter... c'est comme ça, c'est tout.

Arrivés à la maternité, je sors de la voiture, Steph me soutient, je vois Fred, et comme dans un rêve : un vigile... des mots sortent de sa bouche "il ne faut pas laisser les voitures garées là".... c'est bizarre comme sensation, aussi absurde que dans un rêve tordu...! Fred lui répond que je suis en train d'accoucher, et j'ai envie de rire, mais ça ne doit pas se voir, c'est plutôt intérieur comme envie...! cette scène passe très vite comme dans un film, je me retrouve dans le bâtiment, je marche, toujours soutenu par Steph, Fred est devant, nous la suivons.
Je dois m'arrêter de marcher une ou deux fois lorsqu'une contraction survient... j'ai alors la sensation de perdre pied mais je me raccroche à Steph et ses bras qui m'enveloppent me font reprendre pied...
Nous prenons l'ascenseur. Je crois que Steph demande à Fred si je peux prendre l'ascenseur, et j'ai encore envie de rire, à l'intérieur...
Puis nous arrivons à la porte du service... je demande à Fred si elle vient avec nous, je lui dis que je voudrais vraiment qu'elle viennent avec nous, c'est très important pour moi, qu'elle soit toujours là, jusqu'au bout, avec moi... elle me dit oui, alors ça va...
Bonjour mme la sage femme de l'hôpital, euh, oui, bonsoir plutôt... elle se présente, nous emmène dans la salle d'accouchement, une petite salle où nous serons seuls. Je demande s'il serait possible de baisser les lumières... ces lumières crues après le scintillement discret et chaud des bougies à la maison, c'est un peu fort! sympa, ils le font, mais d'abord, j'essaie de me déshabiller... c'est dur... elle m'aide... ça n'a jamais été aussi difficile d'enlever un pantalon...! je suis enfin nue, on tourne autour de moi, je me retrouve avec une aiguille dans le bras gauche, je n'ai rien vu venir... allongée sur la table d'accouchement, la dame me dit de mettre les jambes dans les gouttières (charmant nom!), je m'execute, je n'ai pas le choix, je suis à l'hôpital. Quand même, c'est nul comme position, je ne m'y sens pas à l'aise du tout... Ils me saucissonnent avec le monitoring, ça fait mal au bide, alors je glisse mes doigts dessous...! enfin, on me dit que bébé va bien.
Bien. Maintenant, il faut finir.
Stéphane est à ma droite, Fred à ma gauche, ils me tiennent chacun une main, c'est marrant, ils sont habillés en vert, comme des chirurgiens, avec même le truc pour cacher le bas du visage, mais ils ne le mettent pas. Ca me fait bizarre de les voir comme ça, et voila mon envie intérieure de rigoler qui me reprend!!
Mais quand même, j'ai mal... dans tout le ventre... dans tout le dos... et je ne peux pas bouger, avec mes pattes en l'air... ça fait super mal dans le dos... à un moment, je demande avec une voix suppliante à Fred si ça durera encore longtemps, elle regarde et me dit en souriant que non, elle voit les cheveux de mon bébé!!! wahou... il est là alors!!
A chaque contraction, je pousse, je pousse... ça fait mal... je sens la tête qui est là... elle est énorme... on dirait qu'elle est coincée... je pensais qu'une fois arrivé à ce stade, le bébé sortait en 3 ou 4 contractions. Mais pour moi, non, ça dure plus que ça... et pourtant, je ne ménage pas mes efforts, je pousse, je pousse... la sage femme de la maternité me crie "poussez! poussez!", comme dans les films... j'ai envie de lui dire de se taire, je sais qu'il faut pousser, mais je ne peux pas parler parceque, justement, je pousse! et après, je récupère un peu... et ça revient... je sens ses doigts qui massent mon sexe... il s'étire... s'étire... oh la la, mais ça va finir pas péter... elle est grosse la tête...! Steph étant sorti aux forceps, je m'attendais à ça, mais quand même... c'est énorme... ça fait mal...
Et puis à un moment, ça y est, c'est sorti, ça y est, ça glisse... soulagement...
la sage femme me dit " la tête est sortie"... elle est bête, je sais que la tête est sortie!! je l'ai sentie passer!!
elle me dit de venir prendre mon bébé, je me penche, et là, la première vision que j'ai de toi mon bébé, c'est ENORME!!! tu as les bras ouverts, tu as une tête ENORME, tu es là, entre mes jambes, encore à moitié en moi, et tu es... ENORME!!! c'est pas possible!!! je te pose sur moi, tu es beau!! tu es trop beau!!! tu pleures un coup, tu me fais pipi dessus, c'est tout chaud, tu es tout glissant, tu es tout beau, tu es couvert de vernix, tu es parfait, tu es magnifique!!
tu es là, toi... c'est toi alors mon ti'baba?!!!
on se regarde tous les deux...
bonjour!!! bienvenue!!! c'est toi!!!
je regarde ton père, je t'aime, je l'aime, c'est merveilleux!!
au fait, c'est impossible à décrire et à écrire, c'est... ça y est, c'est toi, tu es là, je t'aime et je t'aimerais TOUJOURS! mon tout petit...!!!!
Stéphane demande si tu es un garçon ou une fille... moi je sais car j'ai déja glissé mes mains partout sur toi, et puis là aussi, pour savoir...! je lui dis que tu es un garçon... la sage femme, qui n'avait pas regardé, vérifie tout de même (!) et annonce : "c'est un garçon!" puis elle demande à ton papa s'il veut couper le cordon, ce qu'il fait, pendant que je t'admire... tu es un très beau bébé, tout lisse, même pas frippé, et "rose comme un bonbon" comme dit Fred!
Alors, comment s'appelle-t-il ?
HUGO!!! Nous n'avions pas de choix arrêté pour le prénom masculin, mais c'est Hugo qui m'est venu spontanément!... c'est toi, c'est tout, Hugo!!
Mon émotion est à son comble, je n'ai jamais ressenti ça, c'est incroyable... indescriptible... je suis shootée à l'AMOUR!!!
je te sens tout contre moi, ta peau contre ma peau, tu sens bon...!


Et puis la sage femme me dit qu'elle te prend, elle va t'aspirer (pauvre bébé, j'aurais voulu t'éviter ça, entre autre, en accouchant à la maison...). Stéphane te suit, et revient seul, il dit qu'il doit aller chercher des habits pour toi, et les papiers de la grossesse. Il part...
En attendant, ils ne veulent pas que tu sois contre moi, ils t'ont mis dans une couveuse, alors que tu pèses 3kg520! ils t'ont enlevé à moi, oh, bébé, mais on a besoin l'un de l'autre, où es-tu? je ne te vois pas, tu es tout seul, dans une couveuse... ma chaleur est beaucoup plus douce et efficace... je demande qu'on me rende mon bébé, ils ne veulent pas... "vous n'avez pas d'habits pour lui"... les salauds...

et puis la sage femme décide que mon/ton placenta doit sortir, et tout de suite. Elle m'appuie sur le ventre, ça fait un mal de chien, elle appuie super fort au niveau du nombril, c'est horrible, ça fait aussi mal que les dernières contractions, je lui dit d'arrêter mais elle continue, et puis elle tire sur le cordon, elle rappuie encore et encore sur mon ventre, je sens ses doigts s'enfoncer dans mon ventre, purée ça fait mal!!! j'ai envie de lui balancer mon pied dans la figure, mais je suis trop bien élevée, et puis trop fatiguée, et déroutée surtout...
je regarde Fred à côté de moi, qui a l'air désolée... je réclame à nouveau mon bébé... non, ils ne veulent pas...
la sage femme continue à m'appuyer sur le bide comme une malade, et puis comme rien ne sort, elle m'annonce qu'elle va appeler l'anesthésiste pour qu'elle puisse aller récupérer le placenta à la main...! ? ! ??
Je m'étonne, pourquoi un anesthésiste ? et elle me dit que oui, puisque je n'ai pas de péridurale, et que c'est une manoeuvre qui est douloureuse, je devrais avoir une anesthésie générale.
QUOI??!!????? ça ne va pas non ???!!!!! non non non!!!!!!!
JE VEUX MON BEBE, DONNEZ MOI MON BEBE!!!!.....
Là, je suis vraiment mal, le rêve tourne au cauchemar, je me retrouve seule, sans Stéphane, on m'a enlevé mon bébé, et on me menace de m'endormir... là, je commence à angoisser sérieusement...
Heureusement, Fred est là, je ne suis pas complètement seule, elle me masse doucement le ventre, ça me fait un bien fou, autant physiquement que psychologiquement, et puis, ouf, elle réussit à négocier : on me rend mon bébé et si dans 10 mn le placenta n'est pas sorti, alors elle pourra appeler l'anesthésiste. Merci Fred...
Mon bébé!!! Tu arrives, tout beau, mon bébé!!!!!!!! je te prend tout contre moi, ils mettent une couverture sur nous, tu es magnifique... je suis à nouveau shootée... complètement shootée... heureuse!!!! comme je ne l'ai jamais été!!!! tu prends mon sein droit, et commence à téter...!!!
Tu as un oeil fermé, mon petit pirate!!
Cela ne fait pas 5 secondes que tu es sur moi que j'entend "sploutchhh!"... et oui, le placenta est sorti tout seul! je crois que la sage femme est surprise de la rapidité de la délivrance, et puis le placenta est parfait, entier, impeccable. Ouf, la menace de l'anesthésie générale a disparue, et surtout, surtout, tu es là, tout contre moi...
La sage femme me demande si je veux voir notre placenta. Oui, je veux bien. C'est gros, je ne m'attendais pas à ça. Là, elle est sympa, elle m'explique le fonctionnement en me montrant les différentes parties. J'écoute, mais surtout, je te sens là, là, tout contre moi!!!
Stéphane revient, avec les petits habits que nous t'avions préparé, quelques heures plus tôt.
C'est le petit ensemble que ta mamie nous a envoyé dans le colis reçu le jour même, le petit pantalon et la petite veste bleu ciel et blanc... avec un petit body que nous avions acheté pendant nos vacances en métropole avec ton papa, alors que j'étais enceinte seulement de 2 mois...
Stéphane va avec toi t'habiller, et tu reviens, en être humain civilisé, bien fringué quand même, tu es drôlement mignon comme ça aussi, et puis ils ne t'ont pas lavé, tu sens toujours aussi bon, et tu restes comme ça encore un peu "sauvage"...!!!
Ensuite, on m'enlève la perfusion, Fred s'en va, et nous restons tous les trois, papa, toi, et moi, pendant 2 heures dans cette salle d'accouchement... nous faisons connaissance... avec ta naissance, c'est notre famille qui naît aussi, nous sommes maintenant une famille, tous les trois...!!!



Nous avions fait le choix d'accoucher à la maison pour de nombreuses raisons.
Déja, pour moi, l'accouchement est quelque chose de naturel, que chaque femme peut vivre normalement, c'est à dire naturellement, c'est à dire, sans aide médicale. Car la grossesse, l'accouchement, ne sont pas des maladies! donc pourquoi aller dans un hôpital pour mettre au monde mon bébé ? Je voulais pouvoir vivre mon accouchement comme je le sentirais sur le moment, pouvoir me mettre dans les positions que je ressens, pouvoir marcher ou tout ce que mon corps me réclamait à ce moment là. Je ne voulais pas être entravée, drivée.
Je ne voulais pas qu'on m'accouche, je voulais accoucher moi même.
Moi même, mais tout de même avec la présence d'une professionnelle.
Lorsque j'en ai parlé avec Stephane, au tout début de ma grossesse, il m'a regardé un peu bizarrement, mais mes arguments l'ont convaincu rapidement, et c'est un projet que nous portions tous les deux.
C'est très important que le futur papa soit non seulement d'accord, mais totalement investit dans ce projet, car, contrairement à l'hôpital, lors d'un accouchement à la maison, il est réellement acteur. D'ailleurs, nous parlions tout au long de ma grossesse de "notre accouchement".
J'ai donc recherché si une sage femme pratiquait les accouchements à domicile à Nouméa, et j'ai obtenu les coordonnées de Fred. La seule sur le territoire!
Avec Stéphane, nous voulions accoucher à la maison pour beaucoup de raisons, mais la principale était pour pouvoir accueillir notre bébé le mieux possible. Nous rêvions de ce jour où nous serions trois, tous les trois, ensemble, dès la naissance de notre bébé. Pas de séparation, et puis avoir le temps de faire connaissance, pouvoir aller à notre rythme, et pas au rythme qu'une équipe médicale nous imposerait!

Nous n'avons pas pu mener notre projet jusqu'au bout comme nous le souhaitions, mais ce n'est pas grave, c'est comme ça, c'est tout!
Nous avons fait tout le travail à la maison, naturellement, et puis j'ai accouché à la maternité à peine 40 minutes après y être entrée!
Nous ne voulions prendre aucun risque, c'est pourquoi nous avons terminé à l'hôpital.
Car accoucher à la maison, oui, mais ça a toujours été très clair que ce projet ne serait viable que si toute ma grossesse se passait bien, et qu'il n'y avait aucun soucis pendant l'accouchement.
Fred s'est équipée depuis d'un "stéthoscope obstétrical incassable, inusable, qui fonctionne à l'ancienne, c'est à dire à l'oreille... sans piles!"

Je suis très contente de notre accouchement. Déja, j'ai eu de la chance parcequ'en tout, il n'a duré que 5h30, pour un premier bébé, c'est assez rare paraît-il! Je sais que toute la préparation à l'accouchement naturel y a été pour quelque chose!
Je suis contente de la façon dont s'est déroulé tout le travail, de cette liberté de mouvements et de pensées dont j'ai joui pendant tout ce temps.
J'ai le souvenir de beaucoup de confiance en moi, de sérénité, et de douleur aussi, mais quelle fierté d'avoir su la gérer!
J'ai vraiment le sentiment d'avoir accouché moi même, j'en suis heureuse, et fière aussi!
Stéphane a été merveilleux tout le long, il a joué son rôle à la perfection.
Et nous voila maintenant une famille!
Bienvenue sur terre Hugo notre fils!!




27 novembre 2006

Ils ne savent pas de quoi ils parlent...

source : article paru dans ma grossesse.com
L'accouchement à domicile est un fait encore très rare. Il ne touche qu'un pourcentage très faible de femmes (1% en France contre 31% aux Pays Bas).
Il se déroule en présence d'un praticien ou d'une sage femme (Une soixantaine en France).
Le choix des parents, d'accueillir leur enfant hors d'un système totalement médicalisé, dépersonnalisé et baignant dans l'indifférence, est souvent un choix philosophique, reflétant un mode de vie.

Le papa tient un rôle très important, tant dans l'aide et la tendresse qu'il peut apporter à femme, à sa compagne qu'aux soins qu'il déploiera pour son bébé.
Il doit être présent en continu de nuit comme de jour. Contrairement à la politique en place dans les maternités, le papa profite constamment de son bébé, il ne perd aucun moment de ces instants si précieux.
Il n'est pas relégué au statut de simple exécutant.

Néanmoins, pour des raisons de sécurité aussi bien pour la maman que pour son enfant, les médecins y sont très défavorables.
En effet, il ne faut pas exclure lors d'un accouchement les risques d'hémorragies suite à la délivrance, la décision d'engager une césarienne parce que le bébé s'affaiblit, au besoin de gestes d'urgence pour des raisons d'insuffisance cardiaques, de détresses respiratoires …
De ce fait une ambulance entièrement équipée doit rester présente le temps de l'accouchement, dans l'éventualité d'une complication.

Côté bébé
Votre bébé vient au monde dans un environnement familial, chaleureux et intime.
Il sera suivi durant les 30 jours qui suivent l'accouchement.

La prise en charge
Si vous décidez d'accoucher chez vous, votre caisse d'assurance maladie vous remboursera sous forme d'un forfait, après accord du contrôle médical, des honoraires et des frais pharmaceutiques ainsi que les dix séances de rééducation post natale.

Commentaire
Si ce mode d'acc est si peu répandu en France c'est lié au manque d'information. L'hôpital à pignon sur rue.
Les couples qui choisissent de naître à la maison ont envie d'être acteur de leur histoire, ils ne voient pas l'arrivée de leur BB comme un paquet qu'on leur livre.
Concernant l'ambulance équipée qui attend devant la porte... Imaginez le coût pour la santé publique alors que tout est prévu de sécuritaire à la maternité du coin !! Il n'y a jamais d'ambulance à la porte dans aucun pays pratiquant ce mode d'accouchement. Vous n'avez qu'à vérifiez par vous même. Posez la question aux sages femmes qui pratiquent. Ce propos est colporté par tous les ignorants pour critiquer l'acc à domicile sans en connaître aucun élément.
Les sages femmes diagnostiquent et anticipent les problèmes largement à temps. De nombreuses études prouvent qu'en cas d'urgence extrème, le fait d'être dans l'enceinte d'une maternité n'améliore pas le pronostic (délai d'intervention, équipe pas toujours dispo dans la seconde...) Avant de faire l'apologie des sacro saintes maternités, il serait peut être interessant d'aller voir ce qui s'y passe. Je vous encourage à lire les nombreuses études sur le sujet.
Dans la majorité des cas la grossesse et l'acc sont des évènements naturels qu'il est dangereux de perturber par une quelconque intervention (perf, position allongée, efforts de poussée dirigés ...). L'hôpital crée très souvent la pathologie de toute pièce du fait de ces interventions, mais pas seulement cela, l'hôpital se croit tout permis puisqu'il peut ratrapper la pathologie à son extrème limite. On assiste à des naissance d'enfant en grande souffrance ou transférés et donc séparés de la maman parce qu'on à repoussé une décision de césarienne (par ex), parce que même si l'enfant sort en état de mort apparente... le pédiatre est là pour le réanimer !! Qui parle de ces bavures oh combien quotidiennes .
Les préoccupations du personnel hospitalier sont : les horaires, les grilles indiciaire, les récup, le planning de déclenchement des pâtientes pour ne pas ratter les fètes de fin d'année,les conflits de pouvoir entre gynéco/anesth/sage femme...
A la maison la préocupation de la sage femme est la santé du BB, de la maman, le contact, le vécu de l'experience de parentalité. On parle de l'acceuil d'un enfant. Il y a beaucoup de présence, d'écoute et d'amour dans cette approche.
Enfin on nous rabbat les oreilles avec les économies de santé... En 2006 en France les prélèvements de sécu représentent plus de la moitié du total des prélèvements obligatoires soit 395 miliards d'euros. Pour info l'acc à dom coûte au moins trois fois moins cher que l'acc à l'hop !! Cela mérite réflexion non ?

24 novembre 2006

A Pontoise, les femmes accouchent "comme à la maison"

Sandrine Blanchard et Olivier Zanetta
Article paru dans l'édition du journal "Le Monde" du 22.11.06.

Réactions dans le texte


Des "maisons" de naissance devraient enfin voir le jour courant 2007. Au ministère de la santé, la commission chargée d'élaborer le cahier des charges de ces nouvelles structures, gérées exclusivement par des sages-femmes, doit achever ses travaux d'ici à la fin de l'année.

Voilà près de huit ans que ces maisons, comme il en existe en Allemagne, aux Pays-Bas et au Québec, sont promises en France mais butent sur la réticence du pouvoir médical.
Dans ces pays les maisons de naissance ne sont pas attenantes aux structures médicalisées.
Dans ces pays, la physiologie prend sa place à part entière.
Ce qui existe dans ces pays n'a rien à voir avec ce qui se prépare en France.
Le seul mot "maison de naissance" fait rèver... On peut y mettre tout et n'importe quoi dans ce mot... Soyons surtout attentifs, en tant qu'usagers à vérifier ce qu'il y a derrière ce mot...


Dans ces structures, les futures mères - volontaires - dont la grossesse s'annonce sans problème particulier sont suivies avant, pendant et après la naissance par une sage-femme et mettent au monde leur enfant sans péridurale ni intervention médicale (césarienne, épisiotomie, forceps).
Dans notre société, il faut être très "volontaire" pour se faire respecter dans son corps et dans son histoire...
N'ayez crainte, braves gens, le pouvoir médical ne vous abandonne pas... Il vous fait croire qu'il vous autorise à grandir... mais seulement si vous êtes volontaires... Prenez vos responsabilités tout de même... Et si vous vous faites mal... Ne venez pas vous plaindre !!


Une petite dizaine de projets attendent le feu vert ministériel. Parmi eux, celui du centre hospitalier René Dubos de Pontoise (Val-d'Oise), où la maison a ouvert ses portes lundi 13 novembre au dernier étage du nouveau bâtiment "mère-enfant" et fonctionne pour l'heure a minima en attendant un agrément. "Nous souhaitons sortir d'une surmédicalisation où la grossesse est trop souvent considérée comme une pathologie", explique Isabelle Chevalier, sage-femme à l'origine du projet. "Certaines femmes se sentent un peu frustrées de leur accouchement à cause de la péridurale, elles ont parfois l'impression de ne pas avoir accouché, constate sa collègue Isabelle Georgel. Avec l'expérience, on s'aperçoit que, lorsque l'on respecte la nature, on a souvent de bons résultats."

Lors de la journée portes ouvertes, vendredi 10 novembre, certaines femmes enceintes n'ont pas caché leur impatience. "Je recherche une structure où l'on écoute un peu plus les mamans que dans les maternités classiques", explique Virgine Couespel, qui attend une petite fille pour début janvier.

TRANSFERT DES COMPÉTENCES

Le discours des sages-femmes sur les méfaits d'une surmédicalisation sonne juste chez les futures mamans : "Il y a une réalité anxiogène quand on est enceinte, explique Sybile Aubin, venue visiter la maison en famille. On est de plus en plus engagé dans des processus médicaux qui nous enlèvent la magie de la grossesse. Ici, la science est à notre côté, mais elle n'est pas omniprésente. Ce qui est mis en avant c'est l'humain, la tendresse et la chaleur." Cette future maman est aussi séduite par le concept familial : "On est à mi-chemin entre la maison et l'hôpital, les frères et soeurs peuvent venir dormir. Il n'y a pas de séparation avec la famille." Anticipant les exigences de sécurité du futur cahier des charges, la maison de naissance de Pontoise est attenante à un plateau technique : "Nous essayons de nous approcher au maximum de l'accouchement à domicile tout en gardant la sécurité d'un univers hospitalier. Si un problème survient, on aura la possibilité de descendre au bloc d'accouchement où l'équipe est prête à réagir dans les trois minutes", assure Isabelle Georgel.
Je serai curieuse de savoir à quel genre de problème ils s'attendent...
Je serai curieuse de savoir s'il leur arrive de se pencher sur l'origine des problèmes qu'ils croisent dans leur univers hospitalier...
Je serai curieuse de savoir s'il leur arrive d'aller voir comment ça se passait avant l'avènement de l'univers hospitalier...
Ils ne sont même pas allés voir comment ça se passe ailleurs !!


Le décret encadrant le fonctionnement de ces "maisons" devrait être publié au premier trimestre 2007. Ces structures qui reposent sur "un accompagnement global" de la femme enceinte et de son bébé seront aussi l'occasion de tester le transfert des compétences en confiant aux sages-femmes les grossesses physiologiques.
Je suis vraiment très heureuse d'apprendre que le ministère de la santé se voit disposé à confier ce poids lourd de la physiologie à celles qui en sont les gardiennes, et de tous temps !!
C'est dramatique de voir à quel point "le monde" tourne à l'envers !!

Au cabinet du ministre de la santé, on espère que "l'expérimentation des maisons de naissance incitera les services hospitaliers de gynécologie obstétrique à modifier leurs pratiques".
On peut toujours rèver !!

24 novembre 2006

ANTHROPOLOGIE DE L'ACCOUCHEMENT A LA MAISON :

par : Celine Lemay, sage femme

Lorsque l'accouchement et la naissance surviennent à la maison dans une société où 99% des
accouchements se passent à l'hôpital, cela pose des questions autant sur l'événement lui-même que sur
le contexte global duquel il a émergé car les pratiques entourant la naissance et la mort révèlent non
seulement les valeurs prédominantes d'une société mais aussi sa conception de l'Humain et de façon
plus globale ses conceptions du monde.
L'analyse anthropologique de l'accouchement à la maison permet d'en éclairer suffisamment
l'intérieur pour en saisir son noyau de verité subjective et sa cosmologie mais c'est le contraste avec
la culture de la naissance du Québec qui permettra de considérer cette réalité comme discours sur
l'accouchement, la douleur et le risque.

Méthodologie
J'ai voulu donner de la valeur à la parole et au savoir des femmes qui ont vécu le passage de
l'accouchement de la même façon que la sagesse humaine a donné de la valeur à celui qui a « passé »,
celui qui a traversé, que l'on parle d'initiation, d'épreuve, d'illumination, d'état de conscience ou de
vision. Les grands maîtres spirituels, les grands shamans, les guérisseurs étaient d'abord ceux qui
avaient fait l'expérience de l'illumination, de l'union mystique, de la maladie, de la proximité de la
mort ou même de la folie. J'ai aussi entendu la parole de sages-femmes dont la pratique est née de leur
expérience personnelle et d'une demande des femmes et surtout parce qu'elle s'est développée en
dehors du modèle dominant de la pratique obstétricale.
J'ai donc rencontré 5 femmes qui ont préféré accoucher à la maison alors qu'elles avaient un
véritable choix entre l'hôpital, la maison de naissance et le domicile. J'ai aussi rencontré 5 sagesfemmes
qui avaient une pratique d'accouchement à domicile depuis le début des années '80.
Pendant les rencontres j'ai laissé parler les femmes en ayant comme thèmes les questions sociales les
plus fréquentes au sujet de l'accouchement à la maison : pourquoi accoucher à la maison? Il n'y aura rien contre la douleur? Et si il arrivait quelque chose? Ensuite, j'ai construit deux récits, à partir des
paroles des femmes et des sages-femmes constituant le corpus de base à partir duquel j'ai élaboré une
analyse du sens de l'accouchement, de la maison, de la douleur et du risque.

Analyse
« LA MAISON »
Pour les femmes la maison n'est pas un lieu comme les autres. Elle est associé au sens
identitaire de la personne; c'est là qu'on peut vivre conformément à son être, c'est là qu'on peut être «
chez soi » et qu'on peut s'approprier les événements qui s'y passent. Dans ce sens, l'hôpital c'est
« ailleurs ». Les femmes parlent de leur maison comme un refuge, un nid, un cocon, éclairant sa
fonction de protection, d'enveloppe et contribuant au sentiment de sécurité ressenti par ceux qui
l'habitent. La maison est aussi le lieu d'intimité véritable alors qu'ailleurs l'intimité est perçue comme
artificielle. La maison est de plus un facteur de confort intérieur car c'est là où l'on se sent bien, où
l'on peut vivre selon ses croyances et ses habitudes et où l'on peut contrôler les événements qui s'y
déroulent. Dans ce sens c'est un territoire, une sphère de contrôle, comme l'hôpital est un territoire.
Pour les femmes c'est important de ne pas avoir à changer de culture en changeant de lieu. Elles ne
veulent pas contrôler leur accouchement mais plutôt contrôler leur vie et en assumer la responsabilité.

La maison devient alors une véritable monade, unité des éléments physiques et spirituels, permettant
de vivre l'accouchement de façon pleinement significative. Enfîn comme l'accouchement s'inscrit
cans l'histoire de la famille, le vivre à la maison contribue au sentiment de continuité dans la vie des
femmes. Il n'y a pas de coupure, ni dans le temps, ni dans l'espace.« Maternity is a continum"


« L'ACCOUCHEMENT »
L'accouchement est non seulement une expérience qui arrive aux femmes, il n'arrive qu'aux
femmes. C'est un fait féminin. La science médicale masculine a imposé sa définition du corps et de
l'accouchement en termes biophysiques. Alors qu'elle explique ce qu'est un accouchement, les
femmes, elles, expriment ce qu 'est « accoucher ». A travers les récits des femmes et des sagesfemmes
, à l'aide de métaphores-clé, voici les représentations qui ont été dégagées autour de
l'accouchement.
L'accouchement comme ouverture : celle du corps mais celle d'ouverture à l'autre, à l'inconnu, à
soi-même, à la vie.
L'accouchement comme force : qui ne peut être contrôlée mais à laquelle on doit collaborer. Les
femmes et les sages-femmes parlent de force physique mais aussi de pouvoir, pas le « pouvoir sur »,
c'est le « pouvoir de » , comme force intérieure. C'est la capacité la plus grande des femmes. « ce sont
les femmes qui sont capables de donner la vie.. »
L'accouchement comme intérieur : quelque chose de très intime dont on ne voit l'aboutissement qu'à
l'émergence de l'enfant et dans ce sens , ce n'est pas toujours facile de le vivre « ailleurs ».
L'accouchement comme instinct : Accoucher ce n'est pas rationnel. Il y a une partie animale qui
fonctionne et dans cette compréhension du processus une femme observait « il n'y a pas un animal
qui sortirait de sa tanière pour mettre bas ses petits. »
L'accouchement comme histoire : l'accouchement est un événement qui marque le temps et à la
maison « le temps... c'est mon temps ». A l'hôpital, la médecine tente de contrôler un temps et un
corps qui ne lui appartiennent pas. A la maison, l'histoire de l'accouchement s'inscrit dans chaque
histoire personnelle et celle de la famille.
L'accouchement comme occasion : occasion de découvrir qui l'on est, de faire une démarche et de se
sentir en lien avec les autres femmes qui ont eu des enfants.
L'accouchement comme passage : de l'état de fille à l'état de mère, modifiant de façon permanente
son identité personnelle et sociale. Il a été analysé d'ailleurs en Amérique comme un rite de passage
technocratique. (Davis-Floyd, 1992).
L'accouchement comme un tout : dont on ne peut pas séparer un des aspects sans provoquer un effet
sur l'ensemble. La femme enceinte fait l'expénence phénoménologique du « et » dans une culture
qui propose surtout le « ou » : le corps et l'esprit, la douleur et la joie, le fort et le fragile, le profane et
le sacré, la vie et la mort. Ainsi l'accouchement à la maison s'inscrit dans une quête d'unité, d'union
avec la Nature et la vie .

« LA DOULEUR »
La culture Québécoise, en lien avec l'éthos Nord- Américain, considère la douleur , comme séparée du
sujet, étant simplement un ensemble de mécanismes biophysiques qui n'ont pas d'autre sens que de
signaler une dysfonction. C'est un problème qui doit être réglé et la science médicale s'en charge.
Avec des valeurs sociales de confort et de contrôle, les femmes ne se demandent plus si elles vont être
capables de supporter la douleur mais « pourquoi » elles devraient la supporter. Alors dans un contexte
de pratique où il n'y a même pas 20% des femmes qui accouchent sans aucune anesthésie, il devenait
important d'entendre les paroles des femmes et des sages-femmes au sujet de la douleur.
Pour les femmes, la douleur a non seulement un sens, elle en a plusieurs, souvent liés au sens
de l'accouchement.
Comme événement normal de la vie, si l'accouchement n'est pas une maladie, sa
douleur non plus. C'est une douleur normale. Elle est considérée comme un signal important de la
venue de l'enfant, un témoin du travail en cours associé au besoin d'intimité et de protection et dans
ce sens, elle est utile. Si l'accouchement est un tout, la douleur en fait partie. Alors la séparer de
l'accouchement n'a pas de sens pour les femmes. « c'est comme aller au cméma et enlever le son ou
aller au jardin et enlever l'odeur des fleurs ». Ne rien sentir ferait perdre le contact avec une
partie de soi-même. La douleur est alors un signe d'humanité et s'inscnt dans la quête de sens que la
venue de cnaque enîant peut avoir dans une vie car dans la constitution a d'un monde humain, c 'est à
dire un monde de signification et de valeurs accessibles à l'action de l'homme, la douleur est sans
doute une donnée fondatrice...elle est sans doute l'expérience humaine la mieux partagée, avec celle
de la mort. » (Le Breton, 1995 :15). Si l'accouchement est une expérience intime, la douleur prend
aussi place au fond de soi. Si l'accouchement est perçu comme un travail physique et un
accomplissement la douleur est alors une douleur d'effort. Elle est non seulement quelque chose
d'intense, c'est l'intensité de l'accouchement. L'accouchement à la maison est alors perçu comme une
occasion de vivre, confronter, d'intégrer et de transcender la douleur et ainsi d'avoir accès à la joie et
non seulement au soulagement.
Pour les sages-femmes la douleur est le signe de l'accouchement comme processus de
création est créer c'est souvent douloureux ; les artistes le savent. Elle est aussi le signe de
transformation de celle qui accouche et dont l'identité corporelle, psychique et sociale est à jamais
modifiée. Elle ne peut être un simple élément à endurer. Elle est aussi un signe de séparation, d'une
rupture d'un lien symbiotique de la mère avec son enfant et il y a une valeur à incarner dans le corps, la
réalité de la douleur de cette séparation. Si l'accouchement est un passage, sa douleur lui confère une
valeur initiatique. Il permet de voir qui on est, de démontrer sa capacité à supporter des difficultés et
à faire l'expérience du sacré. Les rituels hospitaliers ne confirment l'accouchement que dans un
modèle mécanique et technocratique, occultant cette expérience de l'accouchement comme
essentiellement féminin, puissant et créateur. Enfin, les sages-femmes reconnaissent la réalité et la
place des douleurs , celles qui font référence à d'autres éléments douloureux de la vie des femmes.
Avec les peurs elles peuvent se rajouter à la douleur physique et devenir « souffrance ».

« LE RISQUE »
La notion de risque est celle autour de laquelle s'est organisé toute l'obstétrique moderne.
C'est devenu une idéologie au nom de laquelle les femmes sont maintenant tenues responsables de
l'issue de la grossesse car le fetus est devenu le principal client en obstétrique. Ainsi au nom de la
santé du bébé à naître, la médecine minimise les frontières entre le normal et l'anormal, intervient de
plus en plus dans la vie des femmes enceintes, instaure le monitoring de tous les accouchements et
prétend que la sécurité est reliée à la technologie et à un lieu : l'hôpital. L'obsession de la sécurité
envahit l'espace social et la science prétend donner les réponses non seulement en s'imposant comme
l'ensemble du savoir mais en s'accordant le droit de décider du vrai et du bon..
Pour les femmes qui veulent accoucher à la maison, l'hôpital est un lieu qui comporte des
risques parce que : « il y aurait trop de monde...l'intimité est artificielle... je ne serais pas capable de
me laisser aller ». Pour elles, la sécurité est liée à une norme intérieure, pas extérieure. Les peurs
ressenties sont considérées comme des « peurs normales ». Les femmes parlent de confiance, en soi
et dans la vie.
Pour les sages-femmes, le risque est une façon de voir les choses, c'est un calcul, une
statistique mais ce n'est pas la réalité car la réalité première, c'est d'abord une personne et sa famille
telle qu'elle la définit. C'est à travers une relation que va se créer des liens, se bâtir la confiance et se
créer des forces. Elles ne viennent pas de la technologie; elles permettent seulement de voir le verre à
moitié plein au lieu de le voir à moitié vide. C'est grâce à cette relation, où le pouvoir le savoir et la
confiance sont partagés, dans un lien de coopération et de respect réciproque que la sage-femme peut
« être avec » la femme et l'aider à vivre la maternité dans les meilleures conditions de santé physique,
émotive et spirituelle possibles. Les sages-femmes ont confiance dans les capacités de la femme. Elles
ne considère pas la femme comme un incubateur que l'on doit contrôler mais comme un jardin que
l'on doit nourrir, encourageant une véritable « écologie de la naissance » (Brabant, 1991). Elles entrent
avec les femmes dans un ordre féminin, dévoilant une pratique féministe, non comme une guerre mais
comme une quête du « féminin » du monde. Elles peuvent aider les femmes à ne pas seulement
considérer l'accouchement comme un drame médical mais comme une expérience forte
d'affrontement au monde, d'accès à la transcendance et au renouveau de la vie.
L'analyse anthropologique des « voix du dedans » révèle sans aucun doute la
cosmologie de l'accouchement à la maison mais elle contribue surtout à comprendre la force de cette
voix et son poids sociosymbolique immense dansd la culture québécoise de la naissance. Ce
phénomène peut être alors compris comme un méta-langage, un discours.

Conclusion
Ainsi, dans un système de représentations imprégné par la technique et la science,
par la médicalisation et la normalisation de la vie, dans un contexte de praxis où 99% des
accouchements se passent à l'hôpital, l'accouchement à la maison est une réappropriation de la
symbolique de l'accouchement et l'affirmation que l'accouchement ne se définit pas comme un
événement médical.

Dans un système de périnatalhé où l'humanisation est maintenant associée à la
capacité de choisir, l'accouchement à la maison exprime que l'humanisation est aussi le pouvoir de
nommer, de définir et de signifier ce qu'est accoucher, souffrir et vivre le risque .
Dans une société patriarcale dont le système médical est masculin, l'accouchement à
la maison révèle une cosmogonie du « féminin » du monde, par son fond et par sa forme. Les sagesfemmes
qui évoluent dans cet ordre féminin ont une praxis féministe, vécue comme une quête et non
comme une guerre.
Dans un contexte de séparation entre le corps et le sujet, entre l'accouchement et sa
douleur, entre la vie et la mort, l'accouchement à la maison affirme que l'accouchement s'inscnt dans
la vie comme un système et comme un tout. Il témoigne d'un autre rapport au monde.
Ainsi, accoucher à la maison s'inscnt dans les efforts pour rassembler une identité
personnelle morcelée dans une société morcelante. C'est la réalisation en acte et non seulement en
mots d'une recherche de cohérence et de vérité.
Dans un contexte sociosymbolique articulé autour de l'idéologie de la sécurité, qui
occulte la mort et dont l'institution médicale accentue la prégnance, l'accouchement à la maison est
une affirmation que la vie comporte des risques et que les accepter est un grand signe d'humanité. La
vie est comme un tout qui contient ce que l'on sépare et que l'on oppose . la vie et la mort, la douleur
et le plaisir, le corps et l'esprit...

Dans un contexte où la médecine et la science ont un effet normalisateur et réducteur
des conceptions du corps des femmes, du sens de l'accouchement et de la maternité, l'accouchement à
la maison témoigne de la richesse des représentations autour de la naissance, confirme que la science
n'est qu'une strate du savoir et que les femmes pensent autrement. La mise au monde est perçue
comme une occasion de croissance, de prise en main de sa vie et d'accès à la transcendance. « quand
tu accouches c'est la vie qui prend sa forme la plus éloquente ! ».


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20 novembre 2006

faire part

A l'heure où les professionnelles sages femmes s'agitent et font grève en quête de reconnaissance.

Des parents se mobilisent et créent une liste : "naître chez soi" pour la diffusion et l'information de la naissance respectée, c'est à dire le plus souvent naturelle, à la maison, accompagnée par une sage femme tout simplement.
 
Je vous invite à faire connaissance avec cette liste http://fr.groups.yahoo.com/group/naitre_chez_soi
et je souhaite bon voyage à ce projet...

19 août 2006

J...

J... a 20 ans

Un regard d'automne et la nonchalence ironique de l'adolescence

J... attend des jumelles

Les 2 bébés se développent parfaitement et harmonieusement, ce qui est heureux pour une grossesse gemellaire monoamniotique (un seul placenta, une seule poche)...

Non moins heureux, les 2 bébés se présentent la tête en bas

Tout va bien donc, Jessica et ses 2 poupées poursuivent leur chemin sans encombre...


Et bien non !


Le docteur a décidé que J... aurait une césarienne à 7mois et demi !!

Et voilà nos 2 poupées qui prennent un ticket pour la néonat !

On pourrait rèver d'un acceuil plus chaleureux.

Et voilà un allaitement maternel bien compromis !

C'est pas grave...il y a le biberon...

Et voilà le pronostic obstetrical de Jessica qui en prend un coup !


Le docteur a décidé que J... aurait une césarienne à 7mois et demi, parce qu'on ne sait jamais !!


Peut être qu'au cours d'un accouchement physiologique les cordons des 2 poupées pourraient s'emméler et causer une souffrance qui semble t il ne pourrait être envisagée ni résolue dans un contexte hospitalier.

Donc plutôt que d'envisager que l'accouchement de Jessica puisse se dérouler favorablement, comme s'est déroulée toute sa grossesse d'ailleurs, le docteur préfère anticiper une hypothétique pathologie et créer de toute pièce la pathologie...


Et quoi ?

Qu'on ne vienne pas se plaindre, il y a des endroits où le protocole d'intervention dans un tel cas est encore plus précoce !


Vive le progrès donc !

Vive le progrès qui nous fait sortir avec un parapluie quand le soleil brille... J... aurait pu avoir le bonheur d'aller au bout de sa grossesse normalement.

11 août 2006

Comment sommes-nous nés et pourquoi est-ce important.

Intervenante: Suzanne Arms (USA)
source : midwifery today http://www.midwiferytoday.com/articles/parisconfr.asp

La naissance n'est pas importante pour la femme seulement, mais aussi pour le bébé et pour notre société. Ce n'est pas que la fin d'une grossesse mais surtout, le début de l'enfant. Les drogues que nous utilisons pour soulager les mamans changent de nom tous les dix ans, mais ce sont toujours les mèmes substances et ce sont celles qui sont utilisées plus tard par les jeunes (analgésiques, stimulateurs, calmants…).

Le bébé vit son expérience personnelle, mais il reçoit aussi celle de sa mère. Il ne vit que dans la relation à sa mère mais a son propre sens du moi et du monde qui l'environne. Il perçoit vraiment quels états émotionnels habitent sa mère, mème si elle cherche à les dissimuler ou qu'elle n'en a pas conscience. Le cocon de la période primale fait qu'il se sent lui, mais aussi couple mère/enfant. Quand le bébé se sent aidé, la naissance n'est pas traumatique pour lui. Malheureusement l'utilisation de drogues empèche qu'il se sente aidé. Les recherches en biologie cellulaire permettent de savoir que les cellules nerveuses du bébé sont formées par le biais des émotions vécues par la mère depuis la conception jusqu'à la fin de la première année. Ainsi se mettent en place des principes, des modèles de fonctionnement qui resteront à long terme et se transmettent de générations en générations. On oublie actuellement de se demander ce qui est bon pour la mère et donc pour l'espèce. Avec la technologie on ne tient pas compte de la capacité de la mère et surtout de l'enfant à venir au monde avec cette sensation de joie de travailler ensemble. Les hormones sécrétées par la maman lors d'un accouchement naturel donne à l'enfant cette joie et cette excitation de rencontrer la vie. Quand elle le caresse juste après la naissance, il peut se dire qu'il est bien arrivé chez lui. Pendant la grossesse, il reçoit la gamme complète des émotions humaines, ce qui le prépare à la compassion. Mais si la majorité des émotions est le stress et l'anxiété, ce qui s'inscrit dans le cerveau est plus grave que les traces que pourraient y laisser des drogues. Et, à la naissance, pendant que le foie et le rein essayent d'éliminer ces drogues reçues pendant la naissance, le bébé prend de graves décisions sur ce qu'apporte la vie. Là se joue la base de sa confiance dans la vie et dans sa maman. Dormir avec le bébé, le porter, l'allaiter très longtemps lui permet de guérir en partie les traumatismes liés à la période primale. La naissance est un véritable désastre écologique dans les hôpitaux. Il faudrait se poser la question: «comment pouvons-nous aider à ce que vivent des familles non-violentes habitées d'un esprit de coopération?»

Si la maman est en paix dans son corps, elle sème les germes de la paix. Si dès le début, l'enfant a peur, il ne se sent pas protégé et sent que sa maman ne peut pas le protéger: ce sont les racines de la violence.

4 août 2006

Une Nuit à Paris

source : http://www.midwiferytoday.com/articles/parisconfr.asp Celine Lemay sage femme québecoise.

En plein milieu du congrès de Midwifery Today, en pleine nuit je me suis réveillée, ce qui n'est pas très nouveau dans mon cas et je suis restée éveillée une partie de la nuit, ce qui n'est pas nouveau non plus. Cependant ce n'était pas mes travaux ou mes lectures qui me tiraillaient mais bien les émotions suscitées par ma présence en terre de France entourée de sages-femmes françaises et de la réalité de l'accouchement là-bas: 90% de péridurales, hypermédicalisation de la naissance. Les femmes et les sages-femmes souffrent… Je devais écrire les pensées et les larmes qui m'habitaient.

La pensée obstétricale est traversée par la peur.

Les femmes ont peur.

Mais au lieu de développer des comportements pour être rassuré et se rassurer la pratique obstétricale a développé la technique autour de la naissance comme réponse à la peur. Illusion…

Si les intervenants étaient rassurés par la technique, ils seraient rassurants, ce qui n'est pas le cas. L'hypermédicalisation témoigne alors d'une hyper-peur. La réponse technique à la peur des femmes leur donne une rassurance fugace et partielle en plus de nourrir l'illusion que plus de technique pourra peut-être enfin régler le problème. Elles acceptent en général cette logique circulaire et vicieuse qui les maintient dans la dépendance et les aliène de leur expérience de la maternité. La pratique obstétricale devient alors une forme institutionnalisée, normalisée et structurée autour de la notion de «c'est pour son bien» de violence faite aux femmes… et que les femmes demandent et acceptent, croyant que c'est pour le bien de leur enfant. Si c'est nécessaire d'être saoul pour ne pas sentir la douleur en déboulant un escalier, cela devient presque nécessaire d'avoir une péridurale pour ne pas souffrir de la violence obstétricale.

Plus besoin de parler de la société patriarcale

Nous avons maintenant la société obstétricale.

La péridurale ne permet pas seulement de supporter la douleur de l'enfantement, elle permet de supporter la violence de la cascade d'interventions au nom du bien-être de l'enfant. La violence: contre l'intégrité du corps de la femme et contre l'unité mère/enfant

La fuite donne souvent plus d'importance à ce que l'on fuit. L'obstétrique est souvent une fuite en avant.

L'abus de la pensée obstétricale a transformé la pratique en régime qui fait le mème effet sur les femmes que le régime taliban: il les rend invisibles.

Nous avons été des enfants doués (cf. Le drame de l'enfant doué), nous sommes maintenant des patientes douées…

Le principe éthique le plus fondamental (selon Kant) est de toujours considérer l'Humain comme une fin et non pas comme un moyen.

La Dérive Obstétricale

A partir du moment où la mère et l'enfant sont considérés comme deux personnes séparées (dans leur corps et leurs intérèts), ET à partir du moment où l'on affirme que le seul but est d'avoir «un beau bébé en santé», la femme devient alors UN MOYEN pour atteindre ce but. Et la femme va tout accepter… Parce qu'elle est la mère… Elle va accepter d'être suivie (ou plutôt traquée), testée, échographiée, ponctionnée, perfusée, monitorée, attachée, à jeun mais droguée, coupée, violée par des forceps, ouverte au scalpel.

Elle va accepter de ne pas accoucher, de se faire accoucher (c'est plus sûr n'est-ce pas?), de ne pas mettre au monde son enfant mais que le monde lui prenne son enfant. Pour le bien de son bébé, parce qu'elle est sa mère…

Facile de faire une diversion autour des risques des lieux pour l'enfantement, cela permet de ne pas se rendre compte que la femme est de plus en plus considérée comme un lieu de risque pour son enfant à naitre. Avant on était sûr que le fœtus était protégé par sa mère. Maintenant, on considère qu'il devrait être protégé «de» sa mère…

Je suis si fatiguée… c'est à dire si triste….

Pouvez-vous, vous sage-femme, donner à ces travaux une autre conclusion? Une ouverture? Un espoir?

 

19 mai 2006

HISTOIRE DE CAROTTE...

source : "Votre alimentation selon l'enseignement du Dr Kousmine"


Quand vous épluchez une carotte, imaginez la en terre.
Voyez son sens de pousse et épluchez la de la fane vers le bout de la racine ce qui correspond à son orientation moléculaire.
Tenez la en main et remerciez la de vous donner sa chair pour devenir votre chair.

Toutes les particules travaillent dans le consensus général, dans l'accord global.
Tout fait partie de tout.
Tout a besoin de tout.
Pour pousser, une plante a besoin d'eau, d'air, de mineraux, d'énergie cosmique.
Elle ne peut vivre sans l'alternance jour-nuit, élément vital de la photosynthèse.
Tout est dans tout.Tout ce que les particules font maintenant est toujours en progrès par rapport à ce qu'elles faisaient. C'est la loi de l'évolution de l'espèce.
Ainsi, pour nous développer nous avons besoin de végétaux, de proteines, de mineraux et d'eau de bonne qualité c'est à dire vivants.

La carotte que vous mangez, si elle est biologique et bien préparée, vous fera le plus grand bien et contribuera à votre évolution.
Car cette carotte qui a été abreuvée de l'humidité bretonne, qui a été caressée des souffles d'ouest, qui a été nourrie d'une riche terre et cueillie avec amour par un homme amoureux de sa terre est bien differente de celle qui a grandi en suffoquant sous une serre rigide, à force d'engrais chimiques, avant d'être brutalement arrachée dans le brouhaha d'une énorme machine à mazout peu respectueuse des cycles lunaires.
Car cette carotte a une conscience.
Et quand vous la portez à votre bouche et que vous la mâchez vous libérez cette conscience.
Imaginons un instant ce que peut émettre une carotte maltraitée, brutalisée, qui ne peut se souvenir que de la cacophonie mécanique qu'elle a subie ! Et il en est ainsi pour tout aliment.

A votre avis, pourquoi la violence est elle aussi omniprésente ?

carotte1_1_

fleur de carotte

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