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16 mars 2006

Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans

source : http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=7765

Le gouvernement prépare actuellement un plan de prévention de la délinquance qui prône notamment une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant, censés annoncer un parcours vers la délinquance. Dans ce contexte la récente expertise de l’INSERM, qui préconise le dépistage du « trouble des conduites » chez l’enfant dès le plus jeune âge, prend un relief tout particulier.

Les professionnels sont invités à repérer des facteurs de risque prénataux et périnataux, génétiques, environnementaux et liés au tempérament et à la personnalité. Pour exemple sont évoqués à propos de jeunes enfants « des traits de caractère tels que la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme » et la notion « d’héritabilité [génétique] du trouble des conduites ». Le rapport insiste sur le dépistage à 36 mois des signes suivants : « indocilité, hétéroagressivité, faible contrôle émotionnel, impulsivité, indice de moralité bas », etc. Faudra-t-il aller dénicher à la crèche les voleurs de cubes ou les babilleurs mythomanes ?

Devant ces symptômes, les enfants dépistés seraient soumis à une batterie de tests élaborés sur la base des théories de neuropsychologie comportementaliste qui permettent de repérer toute déviance à une norme établie selon les critères de la littérature scientifique anglo-saxonne. Avec une telle approche déterministe et suivant un implacable principe de linéarité, le moindre geste, les premières bêtises d’enfant risquent d’être interprétés comme l’expression d’une personnalité pathologique qu’il conviendrait de neutraliser au plus vite par une série de mesures associant rééducation et psychothérapie. A partir de six ans, l’administration de médicaments, psychostimulants et thymorégulateurs devrait permettre de venir à bout des plus récalcitrants. L’application de ces recommandations n’engendrera-t-elle pas un formatage des comportements des enfants, n’induira-t-elle pas une forme de toxicomanie infantile, sans parler de l’encombrement des structures de soin chargées de traiter toutes les sociopathies ? L’expertise de l’INSERM, en médicalisant à l’extrême des phénomènes d’ordre éducatif, psychologique et social, entretient la confusion entre malaise social et souffrance psychique, voire maladie héréditaire.

En stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition inhérente au développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de leur signification dans le parcours de chacun, en les considérant comme facteurs prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est nié et la pensée soignante robotisée.
Au contraire, plutôt que de tenter le dressage ou le rabotage des comportements, il convient de reconnaître la souffrance psychique de certains enfants à travers leur subjectivité naissante et de leur permettre de bénéficier d’une palette thérapeutique la plus variée.
Pour autant, tous les enfants n’en relèvent pas et les réponses aux problèmes de comportement se situent bien souvent dans le domaine éducatif, pédagogique ou social.

Cette expertise INSERM intervient précisément au moment où plusieurs rapports sont rendus publics au sujet de la prévention de la délinquance. On y lit notamment des propositions visant à dépister dès les trois premières années de leur vie les enfants dont l’« instabilité émotionnelle (impulsivité, intolérance aux frustrations, non maîtrise de notre langue) [va] engendrer cette violence et venir alimenter les faits de délinquance ». On assiste dès lors, sous couvert de « caution scientifique », à la tentative d’instrumentalisation des pratiques de soins dans le champ pédopsychiatrique à des fins de sécurité et d’ordre public. Le risque de dérive est patent : la détection systématique d’enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, au prétexte d’endiguer leur délinquance future, pourrait transformer ces établissements de lieux d’accueil ou d’éducation en lieux de traque aux yeux des parents, mettant en péril leur vocation sociale et le concept-même de prévention.

COMMENTAIRE

Voilà un texte conservateur qui réagit dans la peur au projet de mise en place de mesures médicales symptomatiques rigides.

Un détail m'interpelle... Les parents n'auront ils pas leur mot à dire ?
Ne sont ils pas un peu responsables de leur enfant ?
A moins qu'ils n'aient démissionné depuis longtemps et préfèrent s'en remettre, pour mieux le critiquer ensuite, à notre père le sustème tout puissant ?

N'est il pas simpliste d'affirmer que la réponse à de tels comportements déviants du jeune enfant se situent dans les domaines éducatif, pédagogique et social ?
Et puisque on connaît la réponse à la question... Que fait on pour améliorer la situation ? Rien qui soit véritablement efficace semble t il puisqu 'aujourd'hui l'INSERM s'en mèle...

La question de l'origine des troubles du comportement reste en suspend.
Mais est ce que ça intéresse la santé publique d'aller au coeur du problème ?

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Commentaires
N
Que faut il faire avec ces gamins de douze ans ? Les envoyer en maison de redressement ? L'état répressif qui se substitut aux parents ne résoud pas le problème de démission des parents.<br /> On va remplir les maisons de redressement... A l'âge adulte, ils vont forcément récidiver puisque personne ne s'en occupe et qu'ils auront été à la meilleure école qui soit en matière de délinquance... On les mettra en prison... Les prisons seront surchargées, ce qui est une source de violence... C'est l'escalade de la violence... On va demander à rétablir la peine de mort...<br /> Exemple des Etats Unis où est appliquée la peine de mort, il n'y a pas moins de violence... On trouve des gamins avec des armes dans les lycées !!<br /> Et cela ne résoud pas l'origine du problème...<br /> "Ces parents qui ne savent plus être l'autorité"... Il faudrait peut être trouver un moyen de leur réapprendre...Il faudrait peut être réfléchir en profondeur au malaise de nos sociétés modernes...<br /> Les parents qui choisissent d'accoucher à domicile travaillent à cela. Ils veulent offrir une naissance sans violence à leur bébé, ils agissent en adultes responsables et aimants...pour essayer de construire une société sur d'autres bases que la peur et la violence...
N
Je veux dire : pour moi, dans deux mois.<br /> Car j'en ai assez de parler à des sourds.<br /> <br /> Alors vous préconisez quoi lorsqu'un gosse de 12 ans, (je dis bien 12 ans) avec ses petits copains au nombre de 5 (et du même âge) se promène la nuit à deux ou trois heures du matin, qu'on les surprends en train de faire des conneries sur les voitures d'une cité, qu'on les ramène aux parents qui ne savent que nous dire : "il s'est encore sauvé?"<br /> <br /> Cas unique ? Ben non, justement. Un grand nombre de parents sont dépassés, ils ne savent plus être l'autorité. Le gosse dont je parle se permet d'insulter son père et de le frapper. Là, je dois dire qu'il a pris une raclée maison de ma part.<br /> <br /> Ceci dit, le jour où l'un de ces charmants bambinos bousillera votre voiture, ou vous agressera en bande, on verra votre réaction.
N
Contrairement à vous, je ne pense pas que les problèmes que vous décrivez seront résolus par un système qui se substituerait aux parents.<br /> Je ne vois pas en quoi cela résoudrait l'origine des problèmes.<br /> Cela ne ferait il pas que contenir ou retarder l'expression des problèmes ?
N
Les parents? Mais quels parents?<br /> Car force est de constater que le nombre de familles monoparentales augmente, avec des enfants laissés à eux-mêmes. <br /> Force est de constater aussi que beaucoup de parents, actuellement, ne jouent plus leur rôle éducatif.<br /> Force est de constater qu'il y a de plus en plus d'enfants, parfois en bas âge (entre 10 et 15 ans) qui se promènent seuls, ou en bande, la nuit, après minuit, et qui s'amusent en toute innocence (sic) à faire les cons.<br /> Alors, on fait quoi? On baisse les bras une fois de plus? <br /> On attends qu'ils deviennent de jeunes ados pris dans des bandes qui, elles, vont les "formater" à faire des conneries?
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